L’Armée canadienne arrive sur la plage Juno très tôt le matin, sous l’accueil féroce des défenses allemandes. Si les bombardements aériens et marins réussissent à couvrir l’avancée des navires de débarquement, les fortifications ennemies sont tenaces. Sur la plage, les Canadiens subissent les tirs soutenus des mitrailleuses allemandes et les mines dissimulées, qui causent énormément de dégâts. Plusieurs navires sont aussi endommagés durant le débarquement et beaucoup de soldats sont forcés de nager jusqu’à la berge avec tout leur équipement.

Après la capture des côtes, les soldats canadiens se rendent à Courseulles-sur-Mer, qui surplombent la plage, et sécurisent la ville et les villages autour. Les victimes sont nombreuses, mais le débarquement est un grand succès grâce aux assauts soutenus et à la persévérance des soldats.

Image en noir et blanc d'un soldat souriant. Il tient un casque. Il y a un trou dans le casque et le soldat le montre du doigt en souriant.
Le soldat R. A. Marshall, du Queen’s Own Rifles of Canada, montre une trace de balle causée sur son casque par un tireur embusqué durant le débarquement (Bibliothèque et Archives Canada).

Chronologie de l’invasion

L’uniforme du soldat

Découvrez : Placez la souris sur l’image ci-dessous pour voir quelques-uns des objets que les soldats Canadiens ont transportés lors du débarquement en Normandie.

Casque
Sac-à-dos
Gilet de sauvetage Mae West
1937 Pattern Web Equipment
Aquarelle d’un sergent

L’expérience des Combats

Réfléchissez : Examinez le film, les images et les citations ci-dessous portant sur le débarquement de Normandie. Qu’est-ce que chacun révèle sur l’expérience vécue par les Canadiens lors du jour J ?

Vue d'une plage depuis l'eau. Un navire militaire se trouve dans l'eau. L'image est un peu floue. Au loin, on aperçoit des maisons.
Les plages de Normandie le jour J (Bibliothèque et Archives Canada).

« Nous ne nous étions jamais sentis aussi seuls de notre vie. Il y avait de la brume et de la pluie. Bernières-sur-Mer devient visible. Une plage de 1500 mètres s’étendait de l’extrême gauche à l’extrême droite. Tout était silencieux… On ne parlait pas beaucoup. »

— Charles Cromwell Martin, sergent-major de compagnie, The Queen’s Own Rifles

Image en noir et blanc d'un navire en mer. Le pont du navire est rempli de soldats.
Des membres du North Nova Scotia Highlanders et du Highland Light Infantry of Canada s’apprêtent à débarquer en Normandie, le 6 juin 1944 (Bibliothèque et Archives Canada).

« On n’avait pas le temps de penser à quoi que ce soit, rien. On faisait ce qu’on pouvait, du mieux qu’on pouvait. »

 John Hall, opérateur radio (Anciens Combattants Canada)

Photographie aérienne d'une plage. Un groupe de bateaux et de nombreux autres véhicules se trouvent sur la plage.
Photographie aérienne du débarquement sur la plage de Mike, zone de Juno, à l’ouest de Courselles-sur-Mer (Imperial War Museums).

« Nous étions dans un avion qui volait pour le jour J… Il nous a dit que nous allions faire un parachutage au milieu de l’ennemi. C’était un peu effrayant. »

—Norman Wright, parachutiste (Anciens Combattants Canada)

Image en noir et blanc de soldats quittant une péniche de débarquement. Ils se dirigent vers une plage. À l'arrière-plan se trouvent de grandes maisons.
Les troupes du North Shore (New Brunswick) Regiment débarquent d’une péniche de débarquement sur la plage Juno, sous le feu des troupes allemandes (Imperial War Museums).

« Dès que la porte est tombée, nous avons commencé à courir vers le mur de soutènement. Les Allemands tiraient déjà. J’ai regardé en arrière et j’ai vu certains de ces hommes allongés sur la plage, et d’autres à moitié dans l’eau, emportés par la marée. […] « Qu’est-ce que je fais ici ? » j’ai dit « Ils essaient de nous tuer ! » »

—Lloyd Turner, sergent pour le Queen’s Own Rifles (The Queen’s Own Rifles of Canada Regimental Museum and Archive)

un groupe de soldats autour de pièces d'équipement militaire cassées sur une plage.
Des soldats examinent les débris du navire qu’ils ont utilisés pour se rendre à Normandie (Bibliothèque et Archives Canada).

« Ramper et courir et ramper et courir. Et la seule chose que vous ne pouviez pas faire c’était de vous arrêter sur Juno Beach. Si vos copains étaient blessés pendant cela, et les cris et les pleurs, vous ne pouviez pas vous arrêter, vous deviez continuer. Si vous vous arrêtiez, et bien vous étiez mort vous aussi. Alors, il fallait continuer. Ce qui était difficile à faire parce que la plage ressemblait à du ketchup, une plage recouverte de ketchup. C’était tout rouge de sang à ce point-là. »

— Francis Godon, soldat pour le Royal Winnipeg Rifles (Historica Canada).

Un groupe de soldats sur une plage. La plage est perturbée et il y a des débris dans le sable.
Des soldats canadiens attendent les ordres d’avancer plus loin sur la plage Juno, le 6 juin 1944 (Bibliothèque et Archives Canada).

“That’s the farthest point inland that anybody got that night, I think it was seven miles in.”

—Frederick Rogers, signaleur (Anciens Combattants Canada)

Un groupe de soldats sur une plage. Ils retirent des caisses d'un navire et les empilent sur la plage.
Des soldats canadiens empilent des caisses de rations de nourriture sur les plages de Normandie (Bibliothèque et Archives Canada).

« Nous avions trente camions de munitions, trente camions de bidons d’essence et trente camions de rations de nourriture et nous continuions à avancer. Puis, nous nous arrêtions et nous déchargions; nous nous installions, nous vidions tout de nos camions et nous les empilions […] puis nous redescendions sur la plage où se trouvaient les grands dépôts et nous les chargions. Puis, nous les transportions pour approvisionner les unités au fur et à mesure […]. »

—Everett Cromwell, membre du Corps royal d’intendance de l’Armée canadienne (Historica Canada).

Un groupe de soldats sur une plage. Ils sont près d'un mur. Certains marchent, d'autres creusent. Sur le côté droit de l'image, un groupe de soldats blessés, vêtus de couvertures, sont soignés.
Des blessés canadiens attendent d’être envoyés dans une clinique sur la plage, le 6 juin 1944 (Bibliothèque et Archives Canada).

« J’ai regardé par la fenêtre [et] on ne voyait pas le bout des ambulances. Tous les lits étaient occupés. 1200 lits. Ce n’est pas rien, non ? »

—Georgina Seeley, nurse (Anciens Combattants Canada)

Image en noir et blanc d'un petit cimetière. Il y a des croix sur certaines tombes. À droite, un bâtiment partiellement détruit.
Cimetière pour les soldats canadiens morts pendant le jour J et la première semaine de l’invasion de la France (Bibliothèque et Archives Canada).

« Tu sais, c’est terrible de tenir quelqu’un dans ses bras, quand il est en train de mourir. »

— Harold Hague, membre de la Marine royale du Canada (Anciens Combattants Canada)

Portraits du service

Lloyd Turner

Mener les troupes au rivage

Image d'un soldat en uniforme, de haut en bas. Il sourit.
(Histoires de Vétérans Noirs Canadiens)
Biographie

Engagé avec les Queen’s Own Rifles, Lloyd Turner monte rapidement les grades et devient sergent. À la plage Juno, il commande une partie des troupes du régiment et fait face aux mitrailleuses allemandes. Son témoignage du débarquement de Normandie est ainsi percutant alors qu’il décrit en détail les conditions sur la plage et les dommages causés par les défenses ennemies. Après avoir combattu presque partout en Europe, il est blessé trois fois au total et passe la fin de la guerre dans un hôpital en Belgique. Jusqu’à son décès en 2002, Lloyd était marié avec sa femme Rose Anne Pether et eu deux enfants.

Herman Stock

Le plus grand sacrifice

Un homme debout à côté d'un bâtiment militaire. Il porte un uniforme et a les mains dans les poches de son pantalon. Il porte une moustache.
(Anciens Combattants Canada)
Biographie

Herman Stock est né à Sahanation sur le territoire mohawk de Wahta en 1922. Il s’enrôle en 1941 et se rend à la plage Juno avec la compagnie A du Queen’s Own Rifles. Malheureusement, la compagnie A essuie un feu nourri de mitrailleuses ennemies lorsqu’elle arrive sur la plage. Quelques instants après son arrivée sur la plage, Stock est tué. Il est enterré au cimetière militaire canadien de Beny-Sur-Mer.

Bertha Annie « Bertie » Hull

Soigner les personnes blessées

une image en noir et blanc d'une femme. Elle porte un uniforme militaire. Elle regarde légèrement sur le côté.
(Historica Canada)
Biographie

Bertha Annie « Bertie » Hull est née en 1917 à Winnipeg et a servi comme infirmière pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle s’est engagée à Halifax et a été envoyée en Angleterre pour rejoindre une équipe de 50 infirmières responsables d’un hôpital de 500 lits. Elle était en Angleterre pendant le Blitz, où les bombardiers allemands survolaient l’hôpital où elle travaillait. Le jour J, Bertie et son équipe étaient prêts. Elle a raconté plus tard que le débarquement avait été un moment triste parce que les soldats et les officiers blessés qui revenaient de France étaient des hommes qu’elle connaissait personnellement et avec lesquels elle avait peut-être dansé à un moment ou à un autre. Bertie a poursuivi sa carrière d’infirmière après la guerre, travaillant à l’hôpital Sechelt en Colombie-Britannique pendant 35 ans.